Cerveau associatif

Je sais depuis mon enfance que je suis né avec un cerveau associatif. C’est-à-dire que j’ai un mal fou à emmagasiner des blocs informes de données autonomes, non-connectées. En revanche, à partir du moment où je mets en route une approche associative, je finis par trouver une bonne partie de ce que je cherche. Pour emprunter mon résumé préféré : Je ne cherche pas ; je trouve.

Depuis longtemps, on a l’habitude de dire que, dans nos discussions sur le cerveau humain, il est bon d’introduire le concept de l’ordinateur et de l’informatique comme une métaphore. Mais qu’il faudrait éviter d'imaginer que le cerveau fonctionnerait réellement selon les mêmes principes que l’ordinateur. Alors pourquoi cette méfiance ? Existerait-il une réalisation « en chair et en os » des méthodes de programmation, au sens informatique, qui serait totalement différente de ce que nous avons pris l’habitude de faire dans le domaine informatique ?

Tout en évoquant l’idée selon laquelle le fonctionnement du cerveau serait réellement « près » de celui du cerveau, je me rends compte que je triche un peu. Après tout, un ordinateur de l’époque archaïque de la Seconde Guerre mondiale [1939-1945] n’est pas exactement « près » d’un appareil moderne, bien que nous dirions qu’ils utilisent des principes hautement communes. Pour revenir à mon point de départ, on pourrait imaginer qu’une vieille bécane et un iMac exploitent tous les deux une approche de recherche basée sur les associations… même si leurs réalisations en chair et en os (leurs implementations) soient totalement différentes.

Quand je tente de retrouver un terme qui m’a échappé, j’exploite une approche que l’on pourrait faire marcher facilement sur un ordinateur moderne. C’est-à-dire que je demande à mon cerveau de réfléchir à la lettre A, puis la lettre B, puis la lettre C, et ainsi de suite. Et souvent, mon cerveau tombe sur le terme que je recherche.

Une approche encore plus puissante consiste à associer les éléments de nos arguments de recherche avec des choses familières dans le monde réel. La semaine dernière, mon cerveau a perdu momentanément l’expression « dissonance cognitive ». Alors, pour le premier terme, je me suis mis à imaginer un aspirateur Dyson, tandis que pour le second, j’ai imaginé un cog [pignon] de vélo.

Vraiment n’importe quoi !

Et bien, croyez-moi : ces machins idiots marchent effectivement !

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